J’avoue j’ai peur du cancer
Je considère en tant que femme quel est important d’aller voir le gynécologue régulièrement. Longtemps c’est mon généraliste qui me suivait ou alors au planning familial. j’ai commencé aller chez le gynécologue quand le métier a été mis sur la sellette il y a vingt ans de ça. Comme quoi le secteur de la santé est en crise depuis un bail, une éternité !
En tant que femme je ne vois pas l’intérieur de mon vagin, ni mon col. Tout ce que je peux voir et vérifier ce sont les pertes, les pertes vaginales, mes pertes sanguines, si j’urine par accident, écouter mes douleurs, et les odeurs qui sont des bons indicateurs de perturbations.
Je n’ai vraiment pas envie de rajouter à mes ennuis de santé importants et qui me rappellent constamment la fragilité de la vie. Je sais ce sujet n’est pas gai mais je dois vous l’avouer : j’ai peur du cancer.
Le cancer touche une personne sur trois. et je n’ai vraiment pas envie de faire partie de cette statistique. Je laisse ça aux autres. Tant que je peux agir dessus, et agir à temps, je le fais. Ignorer les messages de mon corps ne fait pas déguerpir la maladie, l’âge qui avance, le poids de mon corps et son histoire.
J’espère que je ne vous ferai pas plomber le moral avec ces quelques lignes. mais la vie est belle elle mérite d’être vécue elle est plus en forme possible.
Du côté de mon père
Du côté paternel, c’est l’hécatombe, au vrai sens du terme. Entre la génétique facétieuse et les mauvaises habitudes ou l’influence de l’environnement, on est gâtés !
Mon grand-père a fini avec un cancer des os mais a pu profiter de sa retraite, contrairement à son fils, mon père donc, mort du cancer du poumon. En cause l’amiante et de la tristement célèbre la sucette à cancer fournie dans les packs de l’armée.
Une tante, c’est strictement la clope…. J’étais enceinte de ma fille quand elle a quitté ce monde.
Quant à ma sœur, c’est la seule rescapée de la cigarette avec un cancer 2 bis…. Oui, j’en prends soin de ma frangine, c’est ma deuxième maman. J’ai donc passé l’année dernière avec ce rappel à l’ordre. Elle avait 48 ans à son premier crabe et a été opérée cette année 2021 alors que moi, j’avais cet âge. Bah, on ferme son clapet, mais on n’en mène pas large. J’ai serré les fesses. Je l’avoue bien humblement. On n’est peu de choses.
Le cancer, il en existe plusieurs types et stades. Ils se soignent mieux, mais ça fait toujours peur. Les amis se raréfient comme si c’est une maladie contagieuse. Je penche plutôt par le rappel immuable qu’on y passera tous, sans exception.
Tous les ans, je vais chez le gynéco
Je suis une personne qui ne s’est jamais négligé au niveau du suivi médical. Donc tous les ans, voire un an et demi, j’écarte les jambes pour vérifier mon intimité face à un inconnu. Mes quelques rencontres féminines gynécologiques ont été décevantes…. Voire douloureuses. Mais j’en reparlerai un jour.
Bref, cette année, rebelotte, mon petit frottis avec le spéculum qui va bien. Et là, courrier, j’ai une anomalie HPV. Le oh célèbre papillomavirus. Plutôt une famille de virus. Bon bah, allons-y gaiement pour une biopsie du col.
Et devinez quoi ? En avril, soit 3 semaines plus tard, qui a ses ragnagnas pour l’examen ? C’est bibi. La gygy désignée est douce et rassurante. Elle fait ce qu’elle peut, tamponne, pince plus avec un col mouvant. Et clac ! Un bout en moins. La coloration révèle un HPV16, mais le révélateur qui doit virer en marron en sa présence vire au jaune. A voir ce que ça veut dire. Mais c’est plutôt bon signe.
Il faut attendre entre 4 et 6 semaines pour que le couperet tombe. Au pire je serais sûrement en pré-cancer et on me conisera le col de l’utérus.
Gné ? C’est quoi ? Bref on le crame l’entrée en cône sur 7 à 8 mm de profondeur.
J’ai dû gérer en 8 jours
Quelques mois après (presque 6), je vais chez mon généraliste pour refaire le point et avoir mon ordonnance habituelle pour mon traitement de fond. Et pas pour la course de fond. J’aime pas courir. Donc si je coure, courez aussi hahaha.
Mon toubib a cru que j’avais reçu les résultats puisque c’était spécifié sur le compte-rendu de biopsie qu’il a eu. Je suis donc restée plusieurs mois sans aucune nouvelle de mes résultats de biopsie. Et comme on dit pas de nouvelle bonne nouvelle. Bah là, c’est faux.
Les résultats n’étaient donc pas bons et je devais me faire à l’idée d’une part d’avoir un cancer qui se développe et non plus un pré-cancer. Oh joie, oh désespoir !
Je devais me faire à l’idée de me faire opérer. Et je devais aussi préparer à ce que mes enfants se fassent à l’idée de mes nouveaux problèmes de santé.
En moins de 8 jours avec cette épée de Damoclès sur la tête, j’ai dû rapidement aller au service gynécologique râler, contester, déposer ma colère auprès du secrétariat et de la gynécologue qui m’avait fait le prélèvement.
Elle était désabusée j’étais le troisième cas à devoir avoir un suivi, une nouvelle biopsie 6 mois après. Et que les courriers n’étaient pas imprimés, donc pas envoyés. Sauf que les 6 mois ben on y était déjà !
2 jours plus tard je reçois le fameux SMS de rendez-vous. Ca va que j’avais déjà eu le rendez-vous en direct en déposant mon petit paquet de frustrations, d’incompréhension et peur et de colère mêlés.
Je vais donc à ce nouveau rendez-vous refaire une biopsie dans cette position si glamour et digne. Pendant 20 minutes je dois lutter pour éviter que le spéculum ne glisse hors de moi. j’ai beau me muscler, le périnée ne peut pas tenir aussi longtemps. Il cherche à évacuer le corps étranger de mon corps.
Je dois encore patienter 1 mois à 1 mois et demi avant les résultats et ça paraît une éternité.
Comment ça s’est fini ?
À quelques jours de mon anniversaire le dernier en tant que quadragénaire, je vais au secrétariat n’ayant toujours pas les résultats du laboratoire alors que la gynécologue avec Coché la bonne case pour que je les ai directement à domicile. Comme d’habitude avec ma poisse légendaire avec l’administration, je ne les ai pas reçu. Bis repetita.
Je suis allée à nouveau au service gynécologique où décidément j’ai pris mon abonnement annuel, et les résultats étaient bien meilleurs.
Le HPV dans la plupart des cas est résorbé par le métabolisme entre un et deux ans. Les petits soldats travaillent pour résorber ce type de verrue au fin fond de ma matrice.
Et pour ça je le remercie.
Il est important de se regarder dans le miroir au lieu de le fuir et vérifier votre poitrine aussi bien pour vous messieurs que pour vous mesdames. Mais aussi de regarder votre sexe, son apparence, tout changement doit être révélé.
Ce n’est pas pour rien qu’à partir d’un certain âge nous recevons les gentils papiers pour avoir des dépistage préventif par rapport au cancer colorectal, cancer de la prostate, cancer des seins, cancer du col de l’utérus.
Pour bien vivre vivons en bonne santé. Prenez soin de vous.