Mon chéri regarde du porno et ça me dérange
Vous avez perdu votre vigueur et madame regarde des films pour adultes et vous vous sentez blessé et amoindri, voire émasculé.
Votre chou à la crème ne se cache pas pour regarder Blanche Neige et les sept mains avant de se glisser dans les mêmes draps que vous.
L’autre, oui l’autre là vous a proposé de regarder un film spécialisé mais ça ne vous branche pas.
Vous avez envie de voir ce que ça fait de regarder un porno à deux, mais vous craignez que votre moitié vous juge en proposant cela. Vous sentez que ça peut coincer….
Et si regarder en fait n’est pas toucher, et encore moins tromper, tout comme la masturbation est une sexualité à côté pour se faire plaisir soi ? De nos jours, regarder un film X est banal, tant que c’est fait ponctuellement et avec légèreté, où devrait-il y avoir un accroc dans votre contrat de couple ?
Un autre type de sexualité
« Regarder du porno ce n’est pas tromper. » ai-je déjà entendu des hommes dire. Et c’est vrai.
Cela fait partie des pratiques complémentaires à la sexualité active du couple : masturbation, visionnage, se masturber par ce support, se mettre en condition avant un rapport ou déstresser sans être oppressant auprès de son partenaire qui dort déjà.
D’autre part, il n’y a pas que le porno : les films érotiques sont visionnés. Ces films servent, tout comme les hentai, de support à l’imagination. Dans le temps c’était le fameux magazine avec le DVD acheté sous le manteau en librairie.
Il peut aussi y avoir le chat coquin, le sexe en ligne sur des plateformes coquines, des sites payants héritiers du téléphone rose et du 3615 Hulla (ça laisse des souvenirs).
A partir de quel moment c’est tromper dans un couple ? A chaque couple de définir la part de liberté à l’autre dans sa fantaisie et son espace aux fantasmes pour casser la routine.
Rester dans le ludique
Savez-vous que les premières recherches google sont liées au porno (soit 1/4 ) ? A chacun de voir si internet est un outil de recherche et documentations, une immense bibliothèque, ou un simple espace de loisirs et d’ouverture sur l’extérieur. Vous voulez plus de chiffres à ce sujet ? C’est par ici.
Un tiers des visionneurs de hard, sont…. Des visionneuses. Et oui. Derrière l’air farouche et repoussé des dames, il est scientifiquement prouvé que mater des scènes de cul comme on dit couramment excite même si la morale bloque ce que les stimuli créent.
Il arrive aussi pour une large part qu’un film pour adultes soit regardé en couple comme l’explique avenue romantique dans son article : chez soi, en cabine de sexshop. Cela peut être un bon stimulant. Une entrée en matière pour appliquer la théorie en devoirs pratiques.
A condition que l’on sache s’éloigner du script du film, ne pas rester dans la performance des hardeurs et faire la part des choses. Que ce soient des professionnels du X ou des amateurs, les pompes à pénis et substances pour tenir longtemps existent. Les films sont tournés en plusieurs fois. Les sexes épilés passés sous le bistouri pour être plus volumineux ou plus serrés et symétriques peuvent fournir une vision des rapports charnels différents de la réalité. Un rapport moyen dure, hélas, avec préliminaires 5 minutes 41 secondes.
En quoi ça ne devrait pas vous poser souci
« Là où il y a de la gêne il n’y a pas de plaisir. » dit l’adage.
Analysez pourquoi cela vous dérange que chéri chéri regarde un porno : ce n’est pas vous sur l’image ? Les acteurs ne font pas ce que vous êtes capable de faire ? Vous vous sentez trompé.e et trahi.e ? Les femmes sont dégradées ? C’est le fantasme du trio ou du sexe lesbien ou gay qui est visionné ?
Dans ce cas-là, n’est-ce pas une question de vos limites et barrières morales qui est posée ?
Votre partenaire a une libido, des fantasmes et c’est tant mieux. C’est bon signe quand le nombre moyen de rapports annuels est de 108 pour un couple. La machine doit être entretenue mécaniquement, mais aussi cérébralement. Casser la routine de temps en temps avec un film ne fait pas de vous ou de votre partenaire un pervers. Le business pour adultes se porte bien. Le sexe, la guerre et le pouvoir sont depuis la nuit des temps des moteurs des sociétés, qu’on le veuille ou non.
Relancer la machine et casser la lassitude d’être à deux depuis 15 ans, briser un peu la monotonie du couple avec son « métro/boulot/dodo » la semaine et galipettes le samedi, sans aller voir ailleurs physiquement est une bonne alternative. C’est un ensemble de pratiques (masturbation et visionnage de films en solo) qui permet d’atténuer les tensions, s’évader quelques minutes. Ce n’est pas pour rien que pour les dons de semence les cabines ne mettent pas un documentaire sur le point de croix si vous voyez ce que je veux dire.
A partir de quand ça devient un problème dans votre couple
J’ai eu plusieurs témoignages en ce sens. Comme tout, il peut y avoir des dysfonctionnements de couples dont le porno est en fait autant un problème qu’un symptôme selon le forme et la cause.
Je prends l’exemple de l’alcoolisme : dans certains cas cette addiction est une maladie à part entière, d’autre fois l’alcoolisme est un symptôme d’une maladie du type dépression, bipolarité et ce n’est pas la dépendance qui est le signe mais la consommation par phases.
Regarder du porno en grande quantité peut engendrer ou alarmer sur :
– une dépendance sexuelle générale. Ces adultes doivent avoir des rapports ou jouissances plusieurs fois par jour, auquel cas ils ne se sentent que mal sans cela. C’est plus discret de regarder isolé un film que d’avoir la main qui bouge.
– avoir une vision tronquée de la sexualité où on finit à agir en performeur, ou en dégradant son ou sa partenaire dans des pratiques non souhaitées ou en la traitant de façon non respectueuse alors que la personne ne le souhaite pas systématiquement,
– une addiction à proprement parler en regardant systématiquement en réponse à des pulsions. La personne s’est créé une façon de rabaisser son niveau de stress mais peut culpabiliser.
– être impuissant sans le film avant un rapport.
– ne plus avoir d’intimité ou de sexualité en dehors des films pornos avec un désintérêt pour l’autre et un isolement.
– assimiler le porno comme unique forme de relations sexuelles avec une femme qui surjoue, ravie de tout, et qui jouit fort et rapidement.
Si quelqu’un arrive dans une de ces situations, il souffre et il existe des solutions pour se sentir mieux : addictologue, psychologue ou sexologue. Le love coach n’est pas en capacité de prendre en charge la plupart des troubles que j’ai décrits. Car la source de ces dysfonctionnements est profonde et ne se résout pas comme un coup de ménage chez un accumulateur compulsif comme dans l’émission c’est du propre. Cela peut servir de déclencheur comme quoi il y a un souci mais on ne travaille pas sur la source du problème. A moyen et long terme, seul à nouveau, l’accumulateur à la moindre situation difficile, pour se rassurer, va empiler à nouveau chez lui. Il se sentira débordé et dans un sentiment d’échec et de manque de confiance en lui.
Derniers conseils : pour tenter le porno à deux de façon ludique, hitek propose 10 façons de regarder le porno tranquillement, sur des bases saines.
Si vous êtes actif.ve en matant un film spécialisé avec des joujoux sous la main, pensez à quels types de plaisirs vous recherchez. Vous pouvez commencer à faire le tri grâce à l’article que j’ai rédigé ici.
Un autre truc aussi est de regarder un film amateur (un qui ressemble à la vie), c’est quand on évoque une nouvelle pratique éventuelle et aborder le sujet. Pour montrer par exemple que la sodomie ne fait pas obligatoirement mal et ouvrir la conversation à ce sujet (ou un autre sujet à évoquer comme le couple libre etc) quand l’un des deux n’a jamais expérimenté…. Pour plus de conseils sur la sodomie, lisez-moi.
Nb : Si vraiment, mais vraiment le porno n’est pas votre cup of tea, tentez les films soft comme 37,2° ou plus romantiques, un livre érotique, ou la sensualité des massages dont vous pouvez acheter des bougies et des huiles sur la boutique.