Non, aujourd’hui je ne vais pas parler de la NBA de son magazine trashtalk.
Je vais plutôt vous parler d’un aspect de la communication BDSM. le trashtalk et une façon de communiquer comme dirait Alexandre Contart de parler sale.
Mais quel est le lien entre ce trashtalk et celui du basket ? Le basket est un sport de contact qui bouscule plus qu’on croit. Les noms d’oiseaux peuvent autant pleuvoir qu’au hockey.
Il vous arrive peut-être d’avoir honte a posteriori d’avoir voulu être rabaissé verbalement en vous faisant appeler chien-ne, salope, pute, et autres joyeusetés du genre. ou alors vous avez adoré lui avoir dit qu’il est une lopette, de fermer sa gueule, lui avoir fait supplier de faire et de se positionner de façon suggestive voir vulgaire.
Talk en anglais veut dire parler, trash veut dire franc. vais-je être trop franche en abordant le sujet ?
A différencier du slutshaming ou du phénomène Mojito, le fantasme de se faire insulter, rabaisser aussi bien pour les hommes que les femmes permet de pimenter le jeu sexuel.
Mais à certaines conditions. Déjà, que chaque protagoniste y trouve son compte, et malgré tout le respect, un peu comme je l’explique dans mon article sur le money slave. C’est sensé être malgré tout ludique et joyeux après coup. Si vous sentez un mal à l’aise après ou de la culpabilité, ne vous forcez pas, ni à dénigrer l’autre, ni à vous faire saper.
Ce fantasme vient du fait, que l’on se conditionne dans une société où on vit plus nos échecs et les réflexions, les critiques non constructives comme uniques références. Donc, quoi de mieux que de se “purifier” par un acte sexuel vécu comme dégradant ou animal par la même société ? Vous comme moi avez vécu et construit un lien avec l’acte charnel comme contre nature s’il n’est pas construit dans un schéma bien défini : pour la procréation, sans trop de plaisir. L’acte utile pour le groupe, le plaisir étant inconsciemment mis au rang du malsain, pas bien.
D’ailleurs ces mots sont souvent d’ordre ordurier ou du lexique animalier : être une catégorie dite inférieure, ou un chien, une chienne, une cochonne, une truie, un moins que rien.
Oui, et ça peut être un coup soit, un coup l’autre. Selon les besoins et envies. Par contre, pas de systématisme. Et il peut y avoir des moments propices ou d’autres, au contraire où ça coupe l’énergie et l’envie. Ecoutez le corps qui parle. Si après un mot cru, votre partenaire débande ou ne mouille plus, c’est qu’un truc a cloché. Cela peut être un souvenir, une réflexion qui fait écho à une fragilité sur un complexe. Gaffe, en gros à ne plus le reproduire.
Si le trashtalk était une paraphilie, vous en seriez atteint pour d’autres coquetteries sexuelles. Si c’est fait entre deux adultes avertis et qui le consentent, no problemo.
C’est une façon de remettre les comptes à zéro, de vider son sac de frustration, des non-dits pour ne pas froisser et ces sentiments qui sont gardés pour ne pas vous disputer. Encore une fois, bien fait, ça peut être sain et booster votre relation à ce moment-là voire déclencher un orgasme, ou le décupler, surtout quand une petite voix vous dit oh s’il (elle) me disait que je suis sa salope….. Et bingo, pile juste après…. L’extase.
Par contre ce n’est aucunement un moyen de se sentir supérieur, ou de balancer en travers les dents ce qui vous démangeait comme réponse lors de la dernière réflexion, où mentalement un petit doigt d’honneur se dessinait au-dessus de votre crâne à la place de votre auréole dorée… Oui, je connais, j’ai déjà lancé ce « air finger ». 🙂
La relation charnelle à ce moment peut être plus…. Vigoureuse, animale, rude, primale ou dite hard. Oui la baise peut faire partie du truc.
Est-ce qu’on est obligatoirement dans la cadre du BDSM avec du trashtalk ? Je dirai que non, il y manque quelques ingrédients pour que la recette soit réussie. J’entends, même en ponctuel et dans le cadre kinky, ça prendrait sens avec un souhait de soumission plus prononcé, des ordres plus poussés.
Au cas où vous ne l’aurez pas encore capté, il est indispensable de ne pas sabrer au fond du puits sans remonter le petit seau d’estime de votre partenaire. Déjà c’est un signe de votre respect mutuel, mais il est primordial de redonner du lustre à votre bijou commun qu’est la communication qui prend une autre dimension.
Le après est autant important que le avant, qui est la phase de séduction.
Ca peut être un câlin, dans les bras, des caresses dans les cheveux en parlant et pourquoi pas rire. C’est être aux petits soins en apportant à boire, à retaper le lit, en apportant une couverture. Chacun son besoin de réintégrer son corps, votre partenaire aussi. Peu importe que ce soit vous le trashtalker ou pas. Il existe aussi un risque pour le trashtalker de se sentir maladroit, d’avoir dépassé des limites.
Ce qui différencie cette pratique du shaming (donner honte) réside vraiment en ça. Si vous n’êtes pas rétabli dans le respect et la bienveillance alors vous tombez plus dans une relation toxique, ou c’est tout comme.
Derniers conseils : voici un lien en anglais qui peut vous donner de l’inspiration si l’imagination venait à manquer.
Si vous êtes plus curieux de découvrir un mode de communication allant en ce sens, ou si votre couple rencontre des difficultés, bloquez un rendez-vous en visio ou téléphonique de 20 minutes afin de vous aider. C’est gratuit.